Attention aux altises d'hiver sur colza Attention aux altises d'hiver sur colza
Après les attaques de l'automne de 2009, la vigilance est de mise dès les semis.
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Stade critique. La sensibilité aux adultes s'étale entre la levée et le stade des 4-6 feuilles des colzas, surtout si les semis sont tardifs et le mois d'octobre froid. (Photo : Cetiom).
Durant l'automne de 2009, des captures importantes de grosses altises (altises d'hiver) ont été réalisées dans les colzas, notamment dans le Sud-Ouest et le Poitou-Charentes.
Les traitements effectués sur ces adultes en septembre et octobre n'ont pas toujours bien fonctionné, appliqués trop tôt (sans impact sur les vols successifs) ou trop tard, après la ponte dans le sol. Puis, en hiver, les attaques larvaires ont parfois été importantes (lire l'encadré).
« La présence, parfois en quantité, de grosses altises adultes dans les lots de colza récoltés cette année montre qu'il faudra être très vigilant dans l'observation des parcelles lors des prochaines levées », alerte le Cetiom de Baziège, dans la Haute-Garonne.
Ces altises quittent progressivement les parcelles cultivées pour les bordures de champ et la végétation spontanée, où elles vont rester inactives, et elles ne ressortiront qu'à la fin de l'été, lors du premier rafraîchissement de la température suivi d'une remontée au-dessus de 20 °C.
Surveiller les morsures
Les premières cibles de ces vols sont les repousses de colza puis les jeunes plantules de la prochaine campagne. Le premier moyen de contrôle est donc de détruire les repousses autour du 15 août, pour perturber les populations d'altises.
Il faut éviter la destruction des repousses lors de la levée des colzas jusqu'au stade des 4-6 feuilles, car cela déplacerait les altises des repousses vers la culture.
En cas de risque d'attaque précoce, un traitement au semis en préventif s'impose. L'Oncol S (microgranulé à base de benfuracarbe) bénéficie d'une dérogation de 120 jours (jusqu'au 15 septembre) pour un usage altise à la dose de 5,25 kg/ha. Son efficacité dépend des conditions d'humidité à la levée et de la répartition des pluies jusqu'au stade des 3-4 feuilles.
Ce traitement préventif ne dispense pas d'une surveillance régulière des parcelles après la levée, en plaçant une cuvette enterrée du semis à la fin de l'automne (l'altise d'hiver n'est pas attirée par la couleur jaune). Cela permet de matérialiser l'activité des adultes et de cibler les vols.
La présence de morsures circulaires sur les cotylédons et les premières feuilles doit aussi être surveillée car c'est le principal indicateur de risque.
Un colza de moins de 4-6 feuilles peut être pénalisé si les adultes sont nombreux et précoces et si la défoliation des plantes est importante. A partir de trois plantes sur dix avec morsures, il convient d'être très vigilant.
« L'augmentation continue des dégâts à partir de ce stade pourra amener à déclencher une protection », précise le Cetiom du Sud-Ouest. Après le stade des 6 feuilles, le traitement visant les adultes n'est plus nécessaire.
« Il faut surtout regarder s'il y a des larves dans les pétioles ou des galeries », insiste Jean-Pierre Palleau, du Cetiom du Poitou-Charentes.
Sensibilité : deux en unSelon le Cetiom, un traitement contre le charançon du bourgeon terminal est suffisant pour réduire les infestations larvaires d'altises. |
Surveillance accrue des larvesLa pression des altises adultes ne nécessitait pas toujours de protection à l'automne de 2009 dans le Poitou-Charentes, puisque les colzas dépassaient le stade des 6 feuilles. Mais les dégâts larvaires ont été importants car la reprise de végétation a été tardive, laissant beaucoup de temps aux larves pour se développer. Ces dernières minent le pétiole des feuilles et peuvent migrer au coeur des plantes et détruire le bourgeon terminal. Un suivi de la présence de galeries ou de larves est conseillé dès la fin d'octobre jusqu'à la reprise de végétation, en coupant les pétioles longitudinalement une fois par mois.
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Si plus de 70 % de plantes montrent au moins une galerie au stade de la rosette, ce qui équivaut à deux ou trois larves par pied, mieux vaut traiter par temps doux pour une meilleure efficacité.
Suivi. A partir de la fin d'octobre, il faut surveiller la présence de galeries ou de larves dans les pétioles. (Photo : Cetiom)
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